Comment nettoyer la moisissure ?

Marc

MAISON

Pour nettoyer efficacement la moisissure sur de petites surfaces (moins de 1 m² environ), vous pouvez généralement utiliser des solutions maison comme de l’eau savonneuse (détergent doux), du vinaigre blanc pur, une pâte de bicarbonate de soude ou de l’eau oxygénée diluée. Il est impératif de toujours porter des équipements de protection individuelle (EPI) : gants non poreux, masque de protection respiratoire (N95 ou FFP2 minimum) et lunettes de sécurité pour éviter l’inhalation de spores et le contact avec la peau. Assurez une excellente ventilation de la zone pendant et après le nettoyage. Appliquez la solution choisie, frottez doucement si nécessaire avec une brosse ou une éponge (ne pas utiliser sur des matériaux fragiles), rincez si besoin, et surtout, séchez la surface complètement et rapidement. Si la moisissure couvre une grande surface, est récurrente ou si vous suspectez des problèmes de santé liés, faites appel à un professionnel. La clé pour un résultat durable est de traiter la cause de l’humidité qui a permis à la moisissure de se développer.

La moisissure dans une habitation est un problème malheureusement courant. Ces taches disgracieuses, souvent noires, vertes ou blanches, ne sont pas seulement inesthétiques ; elles peuvent aussi présenter des risques pour la santé des occupants et endommager les matériaux de construction. Heureusement, dans de nombreux cas, il est possible d’éliminer la moisissure soi-même, à condition de prendre les précautions nécessaires et d’utiliser les bonnes méthodes. L’objectif n’est pas seulement de nettoyer la surface visible, mais aussi de comprendre pourquoi la moisissure est apparue afin d’éviter qu’elle ne revienne. Ce guide détaillé vous expliquera tout ce que vous devez savoir pour déclarer la guerre à la moisissure de manière sûre et efficace.

Comprendre la moisissure : Qu’est-ce que c’est et pourquoi apparaît-elle ?

Avant de sortir l’éponge et les produits nettoyants, il est essentiel de comprendre ce qu’est la moisissure et, surtout, pourquoi elle a élu domicile chez vous. La moisissure n’est pas simplement une saleté ; c’est un organisme vivant, plus précisément un champignon microscopique. Ses spores sont présentes partout dans notre environnement, à l’intérieur comme à l’extérieur. Elles sont généralement inoffensives en faible quantité, mais lorsque les conditions deviennent favorables, elles peuvent se déposer sur une surface, germer et se développer en formant des colonies visibles : la moisissure.

Identifier les facteurs qui favorisent cette prolifération est la première étape pour un traitement efficace et durable. Sans s’attaquer aux causes profondes, le nettoyage ne sera qu’une solution temporaire, et la moisissure reviendra inévitablement. Il faut savoir que la présence de moisissure peut également avoir des conséquences néfastes sur la santé et l’intégrité du bâtiment, d’où l’importance de ne pas la laisser s’installer.

Approfondissons ces aspects fondamentaux.

Définition et types de moisissures courantes

Les moisissures appartiennent au règne des Fungi, tout comme les levures et les champignons que nous mangeons. Elles se reproduisent en libérant des spores minuscules et très volatiles dans l’air. Pour se développer, ces spores ont besoin de quatre éléments essentiels : de l’humidité, une source de nourriture (matière organique comme le bois, le papier peint, le plâtre, le tissu, la poussière…), une température adéquate (généralement entre 15°C et 30°C, mais certaines peuvent survivre à des températures plus extrêmes) et de l’oxygène. L’humidité est le facteur le plus critique et le plus souvent le levier sur lequel on peut agir.

Il existe des milliers d’espèces de moisissures, mais certaines sont plus fréquemment rencontrées dans nos maisons. Parmi les plus courantes, on trouve :

  • Cladosporium : Souvent noire ou verdâtre, elle apparaît sur les murs, les cadres de fenêtres, les textiles.
  • Aspergillus : Peut être de différentes couleurs (jaune, vert, noir) et se trouve souvent sur les murs, dans les systèmes de ventilation ou sur les aliments. Certaines espèces peuvent être plus problématiques pour la santé.
  • Penicillium : Reconnaissable à sa texture veloutée bleue ou verte, elle pousse sur les matériaux endommagés par l’eau (murs, isolation, tapis).
  • Alternaria : Taches sombres, souvent près des fenêtres, dans les salles de bain ou les zones humides.
  • Stachybotrys chartarum : La fameuse « moisissure noire toxique », d’aspect visqueux et noir verdâtre, qui pousse sur les matériaux très humides riches en cellulose (placo, bois). Elle est souvent associée à des dégâts des eaux importants et nécessite une attention particulière.

Les causes de l’apparition de la moisissure (humidité, manque de ventilation, etc.)

La présence excessive d’humidité est la cause principale et indispensable au développement de la moisissure. Sans humidité, les spores ne peuvent pas germer. Cette humidité peut provenir de diverses sources :

  • Condensation : C’est la cause la plus fréquente dans les habitations. Elle se forme lorsque l’air chaud et humide entre en contact avec une surface froide (murs mal isolés, ponts thermiques, fenêtres simple vitrage…). Elle est typique dans les salles de bain, les cuisines, les chambres mal ventilées.
  • Infiltrations d’eau : Fuites de plomberie (visibles ou cachées), infiltrations par le toit (tuiles cassées, gouttières bouchées), remontées capillaires depuis le sol (dans les murs non protégés), infiltrations par les façades (fissures, joints poreux).
  • Dégâts des eaux : Inondations, ruptures de canalisation… même après réparation, si les matériaux n’ont pas été séchés correctement et rapidement, la moisissure peut s’installer.
  • Activités humaines : La cuisine, les douches, le séchage du linge à l’intérieur, et même la respiration des occupants produisent de la vapeur d’eau qui augmente l’humidité ambiante si la ventilation est insuffisante.

Le manque de ventilation est le complice idéal de l’humidité. Une aération insuffisante empêche l’évacuation de l’air humide et favorise sa stagnation et la condensation sur les points froids. Les logements modernes très bien isolés mais mal ventilés sont particulièrement sujets à ce problème. Une température ambiante modérée (propice au confort humain) et la présence de matières organiques (poussière, papier peint…) complètent le tableau des conditions favorables.

Les risques pour la santé et pour le bâtiment

La présence de moisissure n’est pas qu’un problème esthétique. Elle peut avoir des conséquences sur la santé des occupants, en particulier chez les personnes sensibles comme les enfants, les personnes âgées, les individus asthmatiques, allergiques ou immunodéprimés. Les moisissures libèrent des spores, des fragments de mycélium et des composés organiques volatils (COV) qui peuvent être inhalés. L’exposition peut provoquer ou aggraver :

  • Symptômes allergiques : Rhinite (nez qui coule, éternuements), conjonctivite (yeux rouges, qui piquent), toux, éruptions cutanées (eczéma).
  • Problèmes respiratoires : Aggravation de l’asthme (crises plus fréquentes ou sévères), bronchite chronique, essoufflement, infections pulmonaires (aspergillose chez les personnes fragiles).
  • Irritations : Irritation des yeux, du nez, de la gorge.
  • Autres symptômes moins spécifiques : Maux de tête, fatigue, difficultés de concentration.
    Certaines moisissures (comme Stachybotrys) peuvent aussi produire des mycotoxines, des substances potentiellement plus toxiques, bien que le risque lié à l’inhalation dans les habitations soit encore débattu par les scientifiques.

Au-delà des risques sanitaires, la moisissure peut causer des dommages significatifs au bâtiment lui-même. En se nourrissant de matières organiques, elle peut dégrader les matériaux : pourrissement du bois (charpente, planchers), décollement des papiers peints et des peintures, effritement du plâtre, endommagement des isolants. À long terme, une infestation importante non traitée peut même affecter l’intégrité structurelle du bâtiment. Elle provoque également des odeurs désagréables de moisi ou de terre humide qui peuvent imprégner les lieux et les textiles. Il est donc crucial d’agir rapidement dès les premiers signes.

Avant de nettoyer : Préparation et sécurité indispensables

Comment nettoyer la moisissure ?

Avant de vous précipiter pour frotter la première tache de moisissure venue, une phase de préparation et la mise en place de mesures de sécurité sont absolument essentielles. Nettoyer la moisissure sans précaution peut être contre-productif et dangereux. En effet, l’action de frotter ou de gratter peut libérer une grande quantité de spores dans l’air, que vous risquez d’inhaler ou de disperser dans d’autres pièces. De plus, les produits nettoyants eux-mêmes (même naturels comme le vinaigre) peuvent être irritants. La sécurité doit donc être votre priorité numéro un.

Cette préparation implique d’évaluer l’ampleur du problème pour savoir si vous pouvez le gérer vous-même, de vous équiper correctement pour vous protéger, d’assurer une bonne ventilation de la zone et de protéger les surfaces environnantes qui ne sont pas atteintes. Ne sautez jamais cette étape, même pour une petite surface. Prendre quelques minutes pour bien se préparer garantit un nettoyage plus sûr et plus efficace.

Voyons ces points incontournables.

Évaluer l’étendue des dégâts (petite vs. grande surface)

La première chose à faire est d’estimer la surface totale couverte par la moisissure. Les recommandations générales (qui peuvent varier légèrement selon les pays ou les organismes de santé) sont les suivantes :

  • Petite surface (moins de 1 m² environ) : Le nettoyage peut généralement être effectué par un particulier, en respectant scrupuleusement les mesures de sécurité.
  • Surface moyenne (entre 1 et 3 m²) : Le nettoyage par un particulier est possible, mais demande une vigilance accrue et un équipement de protection complet. Si vous avez des doutes ou des problèmes de santé, l’aide d’un professionnel est préférable.
  • Grande surface (plus de 3 m² ou étendue sur plusieurs zones) : Il est fortement recommandé de faire appel à une entreprise spécialisée en décontamination et remédiation de moisissures. Tenter de nettoyer une grande surface soi-même risque de disperser massivement les spores et de ne pas traiter le problème en profondeur.

Évaluez également le type de matériau touché. La moisissure est plus facile à nettoyer sur des surfaces lisses et non poreuses (carrelage, métal, verre) que sur des matériaux poreux (placo, bois brut, tissu, isolation) où elle peut pénétrer en profondeur. Si des matériaux poreux sont fortement atteints, leur nettoyage peut être difficile voire impossible, et leur remplacement peut être nécessaire.

L’équipement de protection individuelle (EPI) : Ne faites pas l’impasse !

C’est l’étape la plus importante pour votre santé. Ne nettoyez jamais la moisissure sans être correctement protégé. L’équipement minimal requis comprend :

  • Gants de protection : Choisissez des gants longs, imperméables et résistants (caoutchouc, néoprène, nitrile), pas de simples gants en latex ou de ménage fins qui pourraient se déchirer. Ils protègent votre peau du contact avec la moisissure et les produits nettoyants.
  • Masque de protection respiratoire : Indispensable pour éviter d’inhaler les spores et les COV. Un simple masque chirurgical ou anti-poussière est insuffisant. Utilisez au minimum un masque de type N95 (norme américaine) ou FFP2 (norme européenne), voire FFP3 pour les zones très contaminées ou les personnes sensibles. Assurez-vous qu’il est bien ajusté sur votre visage.
  • Lunettes de protection : Portez des lunettes de sécurité bien couvrantes (type lunettes-masque si possible) pour protéger vos yeux des éclaboussures de produits et des spores qui pourraient provoquer des irritations ou des infections.

Pour les surfaces moyennes ou si vous êtes particulièrement sensible, il est recommandé de porter également une combinaison de protection jetable avec capuche pour couvrir vos vêtements et vos cheveux, ainsi que des surchaussures. Jetez les éléments jetables (masque, combinaison) après usage dans un sac poubelle fermé. Lavez les gants et les lunettes, ainsi que vos vêtements de travail séparément à l’eau chaude.

Assurer une bonne ventilation de la zone

Pendant toute la durée du nettoyage et du séchage, il est crucial d’assurer une ventilation maximale de la pièce concernée. Ouvrez grand les fenêtres pour créer un courant d’air qui aidera à évacuer les spores et les vapeurs de produits nettoyants vers l’extérieur. Si possible, utilisez un ventilateur placé près de la fenêtre et orienté vers l’extérieur pour aider à expulser l’air contaminé. Évitez de placer un ventilateur qui soufflerait l’air de la zone moisie vers le reste de la maison.

Si la pièce n’a pas de fenêtre (salle de bain intérieure, cave), essayez de créer un flux d’air en ouvrant la porte et en ventilant les pièces adjacentes, ou utilisez un extracteur d’air si disponible. Si vous travaillez dans un espace confiné et mal ventilé, la qualité de votre masque respiratoire est encore plus critique. Une bonne ventilation limite votre exposition aux contaminants et accélère le séchage de la surface après nettoyage, ce qui est essentiel pour prévenir la récidive.

Protéger les zones environnantes

Avant de commencer à nettoyer, prenez le temps de protéger les meubles, objets et surfaces qui se trouvent à proximité de la zone moisie et qui ne sont pas eux-mêmes contaminés. Déplacez les meubles et objets hors de la pièce si possible. Sinon, couvrez-les soigneusement avec des bâches en plastique épaisses, en les fixant bien avec du ruban adhésif pour éviter que les spores ne s’y déposent pendant le nettoyage.

Si la moisissure se trouve sur un mur ou un plafond, protégez le sol en dessous avec une bâche. Si vous devez nettoyer une zone étendue, vous pouvez envisager de confiner la zone de travail en utilisant des feuilles de plastique et du ruban adhésif pour isoler la pièce du reste de la maison, en particulier si vous utilisez un système de ventilation mécanique (VMC) centralisé (bouchez les bouches d’aération dans la pièce concernée pendant le travail). Ces mesures de confinement limitent la dispersion des spores dans les zones saines de l’habitation.

Méthodes de nettoyage pour les petites surfaces de moisissure

Une fois bien préparé et équipé, vous pouvez choisir la méthode de nettoyage adaptée à la surface et au type de moisissure rencontrée. Pour les petites infestations (moins de 1 m²), plusieurs solutions maison ou commerciales peuvent être efficaces. Il est généralement recommandé de commencer par la méthode la plus douce et de n’utiliser des produits plus forts que si nécessaire. N’oubliez pas de toujours tester le produit sur une petite zone discrète au préalable pour vérifier qu’il n’endommage pas ou ne décolore pas le matériau.

Le choix dépendra du matériau à nettoyer (poreux ou non poreux), de l’étendue et de la ténacité de la moisissure. L’eau savonneuse est un bon point de départ. Le vinaigre blanc et le bicarbonate de soude sont des options naturelles efficaces. L’eau oxygénée a un effet blanchissant utile sur les taches. Les produits spécifiques du commerce sont formulés pour cette tâche mais nécessitent de bien lire les instructions. L’eau de Javel, bien que souvent mentionnée, doit être utilisée avec d’extrêmes précautions et n’est pas toujours la meilleure solution.

Passons en revue ces différentes options.

L’eau savonneuse (détergent doux) : La première approche

Pour les surfaces lisses et non poreuses (carrelage, verre, métal, plastique) et pour les moisissures légères ou superficielles, commencer par un simple nettoyage à l’eau chaude additionnée d’un détergent doux (liquide vaisselle ou lessive douce) est souvent suffisant. Cette méthode est la moins agressive pour les matériaux et pour votre santé. Le savon aide à décoller la moisissure de la surface.

Préparez votre solution dans un seau. Trempez une éponge ou un chiffon propre dans l’eau savonneuse, essorez bien pour ne pas détremper la surface, puis frottez doucement la zone moisie. Pour les joints de carrelage ou les zones difficiles d’accès, vous pouvez utiliser une vieille brosse à dents. Rincez ensuite la surface avec un chiffon propre humide (eau claire) pour enlever les résidus de savon. Enfin, et c’est crucial, séchez complètement la zone avec un chiffon sec ou en assurant une bonne ventilation.

Le vinaigre blanc : Un acide naturel efficace

Le vinaigre blanc (vinaigre d’alcool) est une solution naturelle, écologique et très efficace contre de nombreuses moisissures. Son acidité (acide acétique) lui permet de tuer les spores et d’empêcher leur retour. Il est particulièrement recommandé pour les surfaces non poreuses mais peut aussi être utilisé avec précaution sur certaines surfaces poreuses (après test). Il a également l’avantage de neutraliser les odeurs de moisi.

Utilisez du vinaigre blanc pur, non dilué. Versez-le dans un vaporisateur pour une application facile ou imbibez-en directement un chiffon ou une éponge. Appliquez généreusement sur la zone moisie et laissez agir pendant au moins une heure sans rincer. L’odeur de vinaigre, bien que forte initialement, se dissipe rapidement en séchant. Après le temps de pose, vous pouvez essuyer la surface avec un chiffon humide si nécessaire, mais laisser le vinaigre agir sans rinçage offre une protection résiduelle. Attention, le vinaigre peut attaquer certains matériaux comme les pierres naturelles calcaires (marbre) ou endommager certains joints ; faites toujours un test préalable.

Le bicarbonate de soude : Une option douce et désodorisante

Le bicarbonate de soude (ou bicarbonate de sodium) est une autre solution naturelle polyvalente, douce, non toxique et peu coûteuse. Il est légèrement abrasif, ce qui aide à nettoyer les taches, absorbe l’humidité et neutralise les odeurs. Il est moins puissant que le vinaigre pour tuer les spores mais constitue une bonne option pour un nettoyage doux ou en complément d’autres méthodes.

Vous pouvez l’utiliser de deux manières :

  • En pâte : Mélangez du bicarbonate de soude avec un peu d’eau pour former une pâte épaisse. Appliquez cette pâte sur la zone moisie (particulièrement efficace sur les joints), laissez agir quelques minutes, puis frottez doucement avec une brosse ou une éponge avant de rincer.
  • En solution : Dissolvez une à deux cuillères à café de bicarbonate dans un vaporisateur rempli d’eau tiède. Vaporisez sur la surface, frottez si nécessaire, puis rincez et séchez.
    Vous pouvez aussi combiner bicarbonate et vinaigre : appliquez d’abord le vinaigre, laissez agir, puis frottez avec une pâte de bicarbonate avant de rincer (attention, la réaction produit une mousse effervescente).

L’eau oxygénée (peroxyde d’hydrogène) : Un agent blanchissant

L’eau oxygénée, généralement vendue en pharmacie en solution à 3% (10 volumes), est un agent antifongique, antiviral et antibactérien efficace. Elle a également l’avantage d’être un agent blanchissant, ce qui peut être utile pour éliminer les taches sombres laissées par la moisissure, notamment sur les joints de carrelage ou les murs blancs. Cependant, cet effet blanchissant impose de l’utiliser avec précaution sur les surfaces colorées (test obligatoire).

Versez l’eau oxygénée à 3% directement dans un vaporisateur (non diluée). Vaporisez généreusement sur la zone moisie et laissez agir pendant 10 à 15 minutes. Vous verrez peut-être une légère effervescence au contact de la moisissure. Ensuite, frottez doucement si nécessaire avec une brosse ou une éponge. Essuyez la surface avec un chiffon humide pour enlever les résidus éventuels, puis séchez bien. Conservez l’eau oxygénée à l’abri de la lumière car elle se dégrade rapidement. Elle est plus sûre que l’eau de Javel et ne dégage pas de vapeurs toxiques.

Les produits anti-moisissures du commerce : Lire attentivement les instructions

Il existe sur le marché de nombreux produits spécifiquement formulés pour éliminer la moisissure. Ils contiennent souvent des fongicides (substances qui tuent les champignons) et parfois des agents blanchissants. Leur efficacité peut être très bonne, mais ils contiennent généralement des produits chimiques plus puissants que les solutions maison. Il est donc crucial de lire attentivement et de suivre scrupuleusement les instructions du fabricant indiquées sur l’étiquette.

Respectez les consignes d’application (vaporisation, application au pinceau…), le temps de pose recommandé, les indications de rinçage éventuel et surtout les précautions d’emploi. Portez impérativement les EPI recommandés (gants, masque, lunettes) et assurez une excellente ventilation pendant et après l’utilisation. Testez toujours le produit sur une zone discrète avant de l’appliquer largement. Ne mélangez jamais différents produits commerciaux entre eux. Choisissez de préférence des produits portant un label écologique si vous êtes soucieux de l’environnement et de la qualité de l’air intérieur.

L’eau de Javel : Puissante mais à utiliser avec extrême précaution (et jamais mélangée !)

Comment nettoyer la moisissure ?

L’eau de Javel (hypochlorite de sodium) est souvent citée comme un remède efficace contre la moisissure en raison de son pouvoir désinfectant et blanchissant puissant. Elle peut effectivement tuer la moisissure sur les surfaces lisses et non poreuses. Cependant, son utilisation présente des inconvénients majeurs et des risques importants :

  • Elle est très corrosive et irritante pour la peau, les yeux et les voies respiratoires. Ses vapeurs sont toxiques. Une protection maximale (gants, masque à cartouche, lunettes) et une ventilation extrême sont indispensables.
  • Elle ne doit JAMAIS être mélangée avec d’autres produits nettoyants, en particulier l’ammoniaque (dégagement de gaz chloramine très toxique) ou le vinaigre (dégagement de chlore gazeux toxique).
  • Son efficacité sur les matériaux poreux (bois, placo) est limitée car elle tue la moisissure en surface mais ne pénètre pas en profondeur pour atteindre les racines (le mycélium). La moisissure risque donc de revenir.
  • Elle peut décolorer ou endommager de nombreux matériaux (textiles, métaux, peintures…).

Si vous choisissez d’utiliser l’eau de Javel (en dernier recours et uniquement sur surfaces non poreuses résistantes), diluez-la (environ 1 volume d’eau de Javel pour 10 volumes d’eau froide), appliquez avec une éponge (ne pas vaporiser pour limiter les aérosols), laissez agir quelques minutes, puis rincez abondamment à l’eau claire et séchez complètement. Mais compte tenu des risques et des alternatives plus sûres (vinaigre, eau oxygénée), son usage est de moins en moins recommandé pour le nettoyage domestique de la moisissure.

Le processus de nettoyage étape par étape

Quelle que soit la solution nettoyante choisie (après test et avec les EPI !), le processus général pour nettoyer une petite surface de moisissure suit quelques étapes logiques. La rigueur dans l’application de ces étapes, notamment le rinçage (si nécessaire) et surtout le séchage final, est déterminante pour l’efficacité du traitement et pour éviter la réapparition rapide de la moisissure. Prenez votre temps et ne sautez aucune étape.

L’objectif n’est pas seulement d’enlever la trace visible, mais bien d’éliminer les spores et les racines potentielles (surfaces poreuses) et de laisser une surface propre et sèche qui ne soit plus propice au développement des champignons. Chaque étape a son importance dans ce processus d’assainissement.

Suivons la procédure standard.

Appliquer la solution nettoyante choisie

Une fois votre surface préparée, votre équipement de protection en place et votre solution nettoyante prête, appliquez-la sur la zone moisie. Si vous utilisez un vaporisateur (vinaigre, eau oxygénée, solution de bicarbonate, produit commercial), vaporisez uniformément sur toute la surface atteinte, en débordant légèrement sur les bords pour traiter la zone périphérique. Ne saturez pas excessivement le matériau, surtout s’il est poreux.

Si vous utilisez une pâte (bicarbonate) ou une solution appliquée à l’éponge ou au chiffon (eau savonneuse, Javel diluée), étalez le produit sur la zone en veillant à bien couvrir toutes les taches de moisissure. Laissez ensuite la solution agir pendant le temps recommandé (quelques minutes pour l’eau savonneuse ou la Javel, 10-15 minutes pour l’eau oxygénée, au moins une heure pour le vinaigre, ou selon les instructions du produit commercial). Ce temps de contact est nécessaire pour que le produit puisse tuer les spores et/ou décomposer la moisissure.

Frotter (si nécessaire) avec l’outil adapté

Après le temps de pose, si la moisissure est encore visible ou incrustée, il peut être nécessaire de frotter la surface pour la déloger mécaniquement. Utilisez l’outil approprié en fonction du matériau :

  • Une éponge (côté non abrasif de préférence) ou un chiffon doux pour les surfaces lisses et fragiles (murs peints, plastiques…).
  • Une brosse à poils souples (type brosse à vaisselle) pour les surfaces un peu plus résistantes ou texturées.
  • Une vieille brosse à dents ou une petite brosse spéciale joints pour les joints de carrelage.
  • Une brosse à poils plus durs peut être utilisée sur des surfaces très résistantes comme le béton brut, mais avec prudence.

Frottez doucement mais fermement, en effectuant des mouvements circulaires ou linéaires. N’utilisez jamais de brosse métallique ou de paille de fer qui endommageraient la plupart des surfaces. L’objectif est de décoller la moisissure ramollie par le produit, pas de décaper le matériau lui-même. Rincez fréquemment votre brosse ou éponge pour ne pas étaler la saleté.

Rincer (si nécessaire) la surface

Cette étape dépend du produit utilisé et de la surface traitée.

  • Si vous avez utilisé de l’eau savonneuse ou de l’eau de Javel, un rinçage abondant à l’eau claire est indispensable pour éliminer tous les résidus. Utilisez un chiffon propre ou une éponge imbibée d’eau claire et essuyez la surface plusieurs fois, en rinçant fréquemment votre chiffon.
  • Si vous avez utilisé du vinaigre blanc, le rinçage n’est généralement pas nécessaire et même déconseillé si vous souhaitez bénéficier de son action préventive résiduelle. Vous pouvez simplement essuyer l’excès avec un chiffon sec après le temps de pose.
  • Pour le bicarbonate de soude (en pâte ou en solution) ou l’eau oxygénée, un léger rinçage ou un simple essuyage avec un chiffon humide est souvent suffisant pour enlever les résidus poudreux ou liquides.
  • Pour les produits commerciaux, suivez impérativement les instructions du fabricant concernant le rinçage.

Le rinçage, lorsqu’il est nécessaire, permet d’éliminer les agents nettoyants qui pourraient laisser des traces ou attirer à nouveau la saleté, et neutralise l’action de certains produits (comme la Javel). Assurez-vous que l’eau de rinçage est propre et ne redépose pas de contaminants.

Sécher complètement la zone traitée : L’étape cruciale

C’est peut-être l’étape la plus importante du processus, et pourtant elle est souvent négligée. Rappelez-vous : l’humidité est la condition sine qua non du développement de la moisissure. Si vous laissez la surface humide après le nettoyage, vous créez un terrain idéal pour une récidive rapide. Il est donc impératif de sécher la zone traitée le plus complètement et le plus rapidement possible.

Utilisez d’abord un chiffon propre et sec ou du papier absorbant pour éponger un maximum d’humidité en surface. Ensuite, favorisez le séchage à l’air en maintenant une excellente ventilation (fenêtres ouvertes, ventilateur dirigé vers l’extérieur). Si l’air ambiant est humide, l’utilisation d’un déshumidificateur électrique dans la pièce peut accélérer considérablement le processus. Pour les matériaux poreux (placo, bois), le séchage peut prendre plus de temps (24 à 48 heures voire plus). Ne replacez pas de meubles contre un mur fraîchement nettoyé avant d’être absolument certain qu’il est parfaitement sec au toucher et en profondeur.

Nettoyer la moisissure sur des matériaux spécifiques

La méthode de nettoyage et les produits à utiliser peuvent varier en fonction du type de matériau sur lequel la moisissure s’est développée. Les surfaces lisses et non poreuses sont généralement plus faciles à traiter que les matériaux poreux qui absorbent l’humidité et permettent à la moisissure de s’ancrer plus profondément. Il est donc utile d’adapter votre approche en fonction du support concerné, tout en respectant toujours les principes de base (sécurité, douceur, séchage).

Certains matériaux demandent des précautions particulières pour ne pas être endommagés pendant le nettoyage. Le bois, les textiles ou les murs peints réagissent différemment aux produits et à l’humidité. Connaître ces spécificités vous aidera à choisir la meilleure stratégie pour chaque situation rencontrée dans votre logement.

Passons en revue quelques cas fréquents.

Les murs peints ou le placo (plaques de plâtre)

Les murs intérieurs, qu’ils soient peints ou recouverts de plaques de plâtre (placo), sont des supports fréquents pour la moisissure, surtout s’ils sont mal isolés ou exposés à la condensation. Ces matériaux sont poreux, ce qui signifie que la moisissure peut pénétrer sous la surface. Le nettoyage doit donc être efficace mais aussi limiter au maximum l’apport d’humidité.

Commencez par un nettoyage doux à l’eau savonneuse avec une éponge bien essorée. Si cela ne suffit pas, essayez le vinaigre blanc pur appliqué au vaporisateur (laissez agir 1h) ou une solution d’eau oxygénée à 3% (laissez agir 10-15 min, attention à l’effet blanchissant sur les peintures colorées – test obligatoire). Frottez très délicatement si nécessaire. Rincez avec un chiffon juste humide et séchez immédiatement et très soigneusement avec des chiffons secs et une ventilation forcée. Si la moisissure a pénétré profondément dans le placo ou sous la peinture, ou si le matériau est boursouflé ou friable, un simple nettoyage de surface ne suffira pas. Il faudra peut-être envisager de poncer légèrement (avec masque FFP3 !), de traiter avec un produit fongicide spécifique, voire de découper et remplacer la section endommagée avant de repeindre avec une peinture anti-moisissure.

Le bois (brut, peint ou verni)

Le bois est un matériau organique qui constitue une excellente source de nourriture pour la moisissure, surtout s’il est exposé à l’humidité. Le traitement dépendra de la finition du bois. Sur du bois peint ou verni (surface non poreuse), un nettoyage à l’eau savonneuse ou au vinaigre blanc peut suffire. Frottez doucement dans le sens des fibres du bois, rincez légèrement et séchez très bien.

Sur du bois brut (poreux), la moisissure peut pénétrer profondément. Vous pouvez essayer de frotter avec une brosse et une solution d’eau savonneuse ou de vinaigre. L’eau oxygénée peut aider à blanchir les taches mais risque aussi d’éclaircir le bois. Évitez de saturer le bois d’eau. Séchez immédiatement et complètement. Si la moisissure est incrustée, un léger ponçage de la surface (toujours avec un masque FFP3) peut être nécessaire après nettoyage et séchage, pour enlever les dernières traces et les spores. Après traitement, vous pouvez appliquer une finition protectrice (huile, vernis, peinture) pour rendre le bois moins perméable à l’humidité. Si le bois est structurellement atteint (pourri), il faudra le remplacer.

Les joints de carrelage (salle de bain, cuisine)

Les joints de carrelage, souvent à base de ciment, sont poreux et retiennent facilement l’humidité, ce qui en fait un terrain de prédilection pour la moisissure dans les pièces d’eau. Les taches noires sur les joints de la douche ou autour de la baignoire sont un spectacle courant. Pour les nettoyer, plusieurs options sont efficaces.

Une pâte de bicarbonate de soude et d’eau (ou de vinaigre blanc) appliquée sur les joints et frottée avec une vieille brosse à dents donne souvent de bons résultats. Laissez agir la pâte quelques minutes avant de frotter. Le vinaigre blanc pur vaporisé et laissé agir une heure est aussi une bonne solution. Pour les taches tenaces et pour un effet blanchissant, l’eau oxygénée à 3% appliquée de la même manière est très efficace. En dernier recours sur des joints blancs très sales, vous pouvez utiliser de l’eau de Javel très diluée appliquée localement avec un coton-tige ou une brosse (protection maximale et ventilation extrême !), mais rincez abondamment ensuite. Après nettoyage et séchage, vérifiez l’état des joints ; s’ils sont vieux ou poreux, les refaire avec un produit hydrofuge et anti-moisissure peut être une bonne solution préventive.

Les tissus et les textiles (rideaux, tapis, vêtements)

La moisissure peut aussi se développer sur les textiles s’ils restent humides pendant une période prolongée (linge oublié dans la machine, tapis sur sol humide, rideaux près d’une fenêtre qui condense…). Le traitement dépendra de la nature du tissu et de sa lavabilité. Vérifiez toujours l’étiquette d’entretien avant toute chose.

Pour les textiles lavables (vêtements, certains rideaux, housses…), commencez par brosser la moisissure sèche à l’extérieur pour enlever un maximum de spores (portez un masque !). Ensuite, vous pouvez pré-traiter la tache en la tamponnant avec du vinaigre blanc, du jus de citron ou une solution d’eau oxygénée diluée (test couleur obligatoire). Laissez agir, puis lavez le textile en machine au cycle le plus chaud possible autorisé par l’étiquette, en ajoutant éventuellement un peu de vinaigre blanc ou de bicarbonate dans le bac de lavage. Faites sécher complètement, idéalement au soleil (les UV ont un effet antifongique) ou au sèche-linge si autorisé.

Pour les textiles non lavables (tapis épais, certains meubles rembourrés, matelas…), le nettoyage est plus délicat. Vous pouvez essayer de nettoyer la surface avec une éponge juste humide et de l’eau savonneuse ou une solution de vinaigre très diluée, mais sans détremper. L’utilisation d’un nettoyeur vapeur peut être efficace pour tuer les spores grâce à la chaleur, mais attention à ne pas saturer le tissu d’humidité. Séchez très rapidement et complètement avec ventilation et déshumidificateur. Saupoudrer de bicarbonate de soude, laisser agir plusieurs heures puis aspirer peut aider à désodoriser. Si l’infestation est importante, le recours à un nettoyage professionnel spécialisé (pressing, nettoyage de tapis) est souvent la meilleure option, voire la seule. Parfois, malheureusement, le remplacement est inévitable si le textile est trop atteint.

Prévenir la réapparition de la moisissure : Agir sur la cause

Comment nettoyer la moisissure ?
Comment nettoyer la moisissure ?

Nettoyer la moisissure visible est une chose, mais s’assurer qu’elle ne revienne pas en est une autre, et c’est là que réside le véritable enjeu. Comme nous l’avons vu, la moisissure a besoin d’humidité pour se développer. Tant que la source d’humidité excessive ne sera pas identifiée et traitée, la moisissure réapparaîtra inévitablement, quels que soient vos efforts de nettoyage. La prévention est donc la clé de voûte d’une lutte durable contre la moisissure. Elle passe par le contrôle rigoureux du taux d’humidité à l’intérieur de votre logement.

Cela implique d’agir sur plusieurs fronts : réduire les sources de production d’humidité, améliorer la ventilation pour évacuer l’air humide, réparer les éventuelles sources d’infiltration d’eau, et parfois améliorer l’isolation pour limiter la condensation. Adopter de bonnes habitudes au quotidien joue également un rôle crucial. La prévention demande une approche globale et parfois quelques investissements, mais c’est la seule façon de gagner la bataille contre la moisissure sur le long terme.

Il faut savoir que ces mesures préventives sont aussi bénéfiques pour la qualité de l’air intérieur et le confort général.

Contrôler l’humidité : La clé de voûte de la prévention

Maintenir un taux d’humidité relative (hygrométrie) intérieur bas est l’objectif numéro un. Idéalement, ce taux devrait se situer entre 40% et 60% (voire 50% maximum pour être plus sûr). Utilisez un hygromètre (appareil peu coûteux) pour mesurer le taux d’humidité dans les différentes pièces, notamment celles à risque (salle de bain, cuisine, chambre, cave). Si le taux est régulièrement supérieur à 60%, il faut agir.

Pour réduire l’humidité, plusieurs actions sont possibles :

  • Utiliser un déshumidificateur électrique dans les pièces particulièrement humides ou après un dégât des eaux, pour extraire activement l’humidité de l’air. Videz régulièrement le réservoir.
  • Limiter les sources de production de vapeur d’eau : Couvrir les casseroles pendant la cuisson, utiliser la hotte aspirante systématiquement en cuisinant, limiter le temps passé sous la douche, éviter de faire sécher le linge à l’intérieur si possible (ou alors dans une pièce très bien ventilée ou avec un déshumidificateur).
  • Essuyer immédiatement l’eau stagnante (bord de baignoire, évier, condensation sur les fenêtres).
  • Ne pas surcharger les placards et laisser un espace entre les meubles et les murs extérieurs pour permettre à l’air de circuler.

Améliorer la ventilation et l’aération

Une bonne ventilation est essentielle pour évacuer l’air humide et le remplacer par de l’air plus sec venu de l’extérieur. Assurez-vous que votre logement dispose d’un système de ventilation efficace et qu’il fonctionne correctement.

  • Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) : Si vous en avez une, vérifiez qu’elle fonctionne en continu et que les bouches d’extraction (situées dans les pièces humides : SDB, cuisine, WC) ne sont pas obstruées ou encrassées. Nettoyez-les régulièrement. Assurez-vous également que les entrées d’air (souvent au-dessus des fenêtres des pièces sèches : chambres, salon) sont dégagées. Il existe des VMC simple flux (extraction seule) ou double flux (extraction et insufflation avec récupération de chaleur). Une VMC hygroréglable adapte son débit au taux d’humidité, ce qui est idéal.
  • Aération manuelle : Si vous n’avez pas de VMC, l’aération manuelle quotidienne est indispensable. Ouvrez grand les fenêtres pendant 10 à 15 minutes au moins deux fois par jour, même en hiver (la perte de chaleur est limitée sur une courte durée). Créez un courant d’air en ouvrant des fenêtres opposées si possible. Aérez systématiquement après une douche, après avoir cuisiné, ou pendant le séchage du linge à l’intérieur.
  • Extracteurs d’air ponctuels : Dans les salles de bain sans fenêtre, l’installation d’un extracteur d’air électrique qui se met en marche avec la lumière ou via un interrupteur dédié est fortement recommandée.

Réparer les fuites et les infiltrations d’eau

Toute source d’infiltration d’eau doit être identifiée et réparée au plus vite, car elle crée des zones d’humidité localisées propices au développement de moisissures. Inspectez régulièrement :

  • La plomberie : Recherchez les fuites visibles ou cachées sous les éviers, derrière les toilettes, au niveau des raccords de machine à laver ou de lave-vaisselle. Surveillez votre compteur d’eau pour détecter une consommation anormale qui pourrait signer une fuite encastrée.
  • La toiture : Vérifiez l’état des tuiles ou de la couverture, l’étanchéité des solins autour des cheminées ou des fenêtres de toit. Nettoyez régulièrement les gouttières pour éviter les débordements.
  • Les façades : Inspectez l’état des murs extérieurs, recherchez les fissures, les joints de fenêtre ou de porte dégradés, les enduits poreux. Une façade bien entretenue et éventuellement traitée avec un hydrofuge protège des infiltrations d’eau de pluie.
  • Le sol : Dans les caves ou les rez-de-chaussée anciens, des remontées capillaires peuvent survenir si les murs ne sont pas protégés par une barrière d’étanchéité. Des traitements spécifiques existent (injection de résine, drainage…).
    Ne laissez jamais une fuite ou une infiltration perdurer, même minime.

Isoler correctement pour éviter la condensation

La condensation sur les surfaces froides est une cause majeure de moisissure, souvent visible dans les angles des murs, autour des fenêtres ou derrière les meubles placés contre des murs extérieurs mal isolés. Pour la prévenir, il faut améliorer l’isolation thermique du logement afin de réduire les « ponts thermiques » (zones où le froid extérieur est transmis plus facilement) et de maintenir les surfaces intérieures à une température plus élevée.

Les solutions peuvent inclure :

  • Le remplacement des fenêtres simple vitrage par du double ou triple vitrage performant.
  • L’isolation des murs par l’intérieur ou par l’extérieur.
  • L’isolation des combles et du plancher bas.
    Une meilleure isolation, combinée à une bonne ventilation, permet de garder les murs plus chauds et de limiter considérablement les risques de condensation, même avec un taux d’humidité normal. C’est souvent un investissement rentable à long terme, tant pour le confort que pour la prévention de la moisissure et les économies d’énergie.

Nettoyer et entretenir régulièrement les zones à risque

Enfin, un entretien régulier des zones les plus susceptibles de développer de la moisissure peut aider à prévenir son apparition. Nettoyez fréquemment :

  • La salle de bain : Joints de douche/baignoire, rideau de douche (lavez-le ou remplacez-le régulièrement), murs et plafond. Séchez les surfaces après chaque douche.
  • La cuisine : Zone autour de l’évier, joints, murs derrière les meubles de cuisson, intérieur du réfrigérateur (joints de porte).
  • Les cadres de fenêtres : Essuyez régulièrement la condensation et nettoyez les éventuelles traces de moisissure débutante.
  • Les caves et sous-sols : Maintenez-les aussi propres et secs que possible, évitez d’y entreposer des objets sensibles à l’humidité directement sur le sol.

Utilisez des produits d’entretien classiques ou des solutions naturelles comme le vinaigre blanc lors de ces nettoyages préventifs. Inspectez visuellement ces zones fréquemment pour détecter les premiers signes de moisissure et agir immédiatement avant qu’elle ne s’étende. Cette vigilance constante est une part importante de la stratégie de prévention.

Quand faire appel à un professionnel ?

Bien que le nettoyage des petites surfaces de moisissure soit souvent réalisable soi-même, il existe des situations où l’intervention d’un professionnel de la décontamination et de la remédiation des moisissures est non seulement recommandée, mais indispensable. Tenter de gérer une infestation importante ou complexe sans l’expertise et l’équipement adéquats peut être inefficace, voire dangereux pour votre santé et pour l’intégrité de votre logement. Savoir reconnaître ces situations est crucial.

Les professionnels disposent des connaissances, des techniques et des équipements de protection et de confinement nécessaires pour traiter la moisissure en profondeur et en toute sécurité, tout en identifiant et en proposant des solutions pour la cause sous-jacente de l’humidité. Leur intervention représente un coût, mais elle est souvent la garantie d’un résultat durable et d’un environnement intérieur sain.

Voici les principaux cas où il faut passer la main.

Surface étendue (> 1 m² ou 3 m²)

C’est le critère le plus objectif. Si la moisissure couvre une surface importante, généralement estimée à plus d’un mètre carré (certains recommandent même d’appeler un pro dès 0,5 m² si le matériau est très poreux) ou si elle est présente dans plusieurs zones de la maison, il est fortement conseillé de ne pas intervenir soi-même. Le risque de disperser massivement les spores dans tout le logement pendant le nettoyage est trop élevé.

Les professionnels utilisent des techniques de confinement (barrières physiques, pression d’air négative) pour isoler la zone de travail et des aspirateurs équipés de filtres HEPA très performants pour capter les spores. Ils savent comment traiter de grandes surfaces de manière systématique et sécurisée, ce qui est difficile à réaliser pour un particulier sans équipement spécifique.

Moisissure récurrente malgré les nettoyages

Si vous avez déjà nettoyé la moisissure à plusieurs reprises mais qu’elle revient systématiquement au même endroit ou s’étend, c’est le signe que la cause profonde de l’humidité n’a pas été correctement identifiée ou traitée. Continuer à nettoyer la surface ne résoudra pas le problème durablement.

Un professionnel pourra réaliser un diagnostic plus approfondi pour déterminer l’origine exacte de l’humidité (condensation, infiltration cachée, problème de ventilation…). Il pourra utiliser des outils spécifiques comme des hygromètres de contact, des caméras thermiques ou réaliser des tests d’humidité dans les matériaux. Une fois la source identifiée, il pourra vous proposer des solutions de remédiation adaptées (réparation, amélioration de la ventilation, assèchement technique…) avant de procéder à la décontamination finale.

Problèmes de santé liés à la moisissure

Si vous ou un membre de votre famille présentez des symptômes de santé persistants (allergies, problèmes respiratoires, maux de tête…) que vous suspectez être liés à la présence de moisissure dans votre logement, il est primordial de consulter un médecin et de faire intervenir un professionnel pour évaluer et assainir votre environnement. Votre santé est prioritaire.

Les personnes particulièrement sensibles (asthmatiques, allergiques, immunodéprimées) ne devraient jamais s’exposer elles-mêmes au nettoyage de la moisissure. Un professionnel prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger les occupants pendant et après l’intervention, et pour garantir un environnement intérieur sain débarrassé des contaminants fongiques.

Dégâts structurels importants suspectés

Si la moisissure est associée à des signes de dégradation importante des matériaux (bois pourri, plâtre qui s’effrite, plancher gondolé, odeur très forte et persistante), cela peut indiquer une infestation profonde et potentiellement des dommages structurels. Dans ce cas, un simple nettoyage de surface est largement insuffisant.

Un professionnel de la remédiation, souvent en collaboration avec d’autres corps de métier (plombier, couvreur, maçon, spécialiste de l’assèchement…), pourra évaluer l’étendue réelle des dégâts, déterminer si des matériaux doivent être remplacés, et coordonner les travaux de réparation et de décontamination nécessaires pour restaurer l’intégrité et la salubrité du bâtiment.

En résumé : Nettoyer la moisissure efficacement et durablement

Nettoyer la moisissure est une tâche essentielle pour préserver la salubrité de votre logement et la santé de ses occupants. Pour les petites surfaces, un nettoyage méthodique avec des produits adaptés (eau savonneuse, vinaigre, bicarbonate, eau oxygénée) est souvent réalisable par un particulier, à condition de respecter scrupuleusement les mesures de sécurité (EPI, ventilation). La douceur est de mise pour ne pas endommager les matériaux, et un séchage complet et rapide de la zone est absolument crucial après le nettoyage.

Cependant, le nettoyage seul ne suffit pas. La clé d’un résultat durable réside dans l’identification et le traitement de la cause première : l’excès d’humidité. Il est impératif de contrôler le taux d’hygrométrie, d’assurer une ventilation efficace, de réparer toute fuite ou infiltration, et éventuellement d’améliorer l’isolation. Pour les infestations étendues, récurrentes, ou en cas de problèmes de santé associés, l’intervention d’un professionnel qualifié est indispensable pour une décontamination sûre et pérenne. En combinant nettoyage prudent, mesures préventives ciblées et recours à l’expertise lorsque nécessaire, vous pourrez venir à bout de la moisissure et retrouver un environnement intérieur sain.

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